Brigitte Témoins

Maître Chocolatier à Troyes

Brigitte TEMOINS, est la cinquième génération d’une famille de confiseurs chocolatiers dont l’arrière arrière grand père a embrassé le métier en 1853 et s’est installé à Caen en 1877 après un tour de France qu’il terminera comme chef de fabrication de la maison Ganache, la plus célèbre confiserie de Paris.*

Cadette de la fratrie de Philippe et Antoinette chocolatiers à Caen, c’est tout naturellement qu’elle décidera de s’orienter vers ce métier.

Après une formation de base en boulangerie et pâtisserie en école professionnelle , elle optera pour la chocolaterie au sein de l’entreprise familiale.

Cette formation initiale terminée, elle partira parfaire ses connaissances en confiserie en Provence, pays du fruit confit et du calisson, puis intégrera à Paris l’équipe de la célèbre chocolaterie Dallayau.

Nantie d’un brevet de maîtrise c’est à Troyes qu’elle s’installera reprenant une confiserie de bonne réputation en 1991, soucieuse d’apporter dans ses fabrications tous les acquis qu’elle a engrangés durant ses 10 années de formation et souhaitant apporter à son entreprise la touche féminine souvent manquante dans ces professions essentiellement gérées par des hommes.

C’est avec le souci de garder l’empreinte des générations précédentes et le désir de faire évoluer son entreprise qu’elle gérera ses fabrications en refusant une mécanisation trop poussée l’obligeant à adapter ses recettes aux besoins des machines ou à utiliser la conservation par froid négatif, préférant les fabrications quotidiennement renouvelées gage de fraîcheur et de qualité.

Une histoire de famille

L'histoire des confiseurs Témoins, a été écrite par Philippe Témoins, grâce à de nombreuses recherches qu'il a entrepris et quelques récits qui lui ont été transmis par ses grands-parents. 

EDME-CHARLES TEMOINS

Exerce de 1840 - 1905

GEORGE TÉMOINS

Exerce de 1905 - 1935

PIERRE TÉMOINS

Exerce de 1935 - 1965
à Caen

PHILIPPE TÉMOINS

Exerce à partir 1965 à Caen

BRIGITTE TÉMOINS

Exerce depuis 1991 à Troyes

Premier confiseur chocolatier, il quitte le domicile familial vers l'âge de 13/14 ans avec un solide bagage intellectuel, puisqu'il habite un village où l'éducation est faite par pierre LAROUSSE, l'homme qui va démocratiser le dictionnaire français. 

Il commence donc sa vie professionnelle par un apprentissage en pâtisserie probablement à Toucy, après son certificat d'étude, c'est à dire vers à l'âge de 13/14 ans puis, probablement un apprentissage complémentaire du métier de confiseur à Auxerre, et enfin un tour de France via Lyon, Nice etc. Faut-il aussi souligner que c'est déjà un exploit pour un « grand gamin » que de partir si loin, tout seul, certes Auxerre n'est qu'à 25 km de Toucy mais à l'époque cela représente 3 ou 4 heures de voiture à cheval ou 6 heures à pied. 

Il quittera cette maison pour Paris vers 1866 et on le retrouve dans une des plus importantes pâtisseries parisiennes de l'époque (la maison ganache) où là, on  peut affirmer qu'il occupe la place de chefs années 1863 et donc qu'il a 23 ans et 10 ans de métier.

Est-ce chez ganache qu'il rencontre Marie Geneviève Pailleur, sa femme qu'il épousera le 6 avril 1869 ? Ils y resteront jusqu'en 1877, date à laquelle ils achèteront la confiserie de Caen . Edme a alors 37 ans et 24 années de métier. C'est donc probablement grâce à la famille PAILLEUR cultivatrice à Mézy, qu'Edme et Marie Geneviève deviendront propriétaires à Caen 

La photographie de Georges prise à Nice est donc probablement de 1896/99, car il n'est plus présent à Caen au recensement de 1896 et nous imaginons donc qu'il soit allé après un court apprentissage chez son père parfaire ses connaissances dans le confisage des fruits à Nice. Par la suite il fera aussi un stage dans une maison de Provins.

L'arrivée des grands magasins alimentaires, la modernisation des transports, apportent une concurrence nouvelle à laquelle les entreprises provinciales ne sont pas préparées et Georges n'est pas instruit de connaissances technologiques ni commerciales suffisantes. A compter de cette date l'entreprise connaîtra une récession que l'on peut chiffrer par la baisse du nombre de personnels mais aussi par la non-évolution des matériels et des bâtiments. Avec son épouse ils resteront trente ans à la tête de cette entreprise de 1905 à 1935.

Fils cadet de Georges à effectué ses études au lycée Malherbe de Caen jusqu'au bac puis s'est orienté vers la confiserie qu’il a apprise dans l’entreprise.

C'est donc au sein de l’entreprise qu'il rencontrera et s'éprendra de Paulette Toutain ( mère de phillipe témoins) qui y travaillait comme employée de magasin. Ils partiront travailler sur Paris durant deux années au cours desquelles ils se marieront et mettront au monde leur premier enfant et rentreront à Caen en 1932 pour se préparer à la succession de Georges et Marie Louise qui sera effective en avril 1935.

D'avril 1935 à décembre 1939 tout semble aller pour le mieux mais malheureusement 1940 arrive avec l'appel sous les drapeaux auquel Pierre n'échappe pas et au mois de mai il décédera à l’hopital militaire de Caen d'une infection à un doigt attrapée dans les campements de campagne qui se terminera par une septicémie. Dès la mi juin les allemands occupent militairement la ville, les restrictions alimentaires empêchent l'achat de matières premières qui sont contingentées et l'entreprise fonctionne au ralenti, sans personnel de fabrication hormis l'aide de Georges pour quelques fabrications de produits sucrés au gré des attributions. (consulter le cahier des fabrications 1943/44/45 – cahier à couverture noire) Paulette se retrouve bien seule à Caen ...

A la sortie de scolarité en fin de troisième il optera pour une formation professionnelle de chocolatier par la voie de l'apprentissage, seule possibilité à cette époque d'apprendre le métier, et c'est chez l'artisan chocolatier fournisseur de l'entreprise de sa mère qu'il ira pour trois ans apprendre le métier.

Philippe est marié à avec Marie Antoinette Zagar qu'il a rencontrée à Paris dans la pâtisserie Bourdaloue. La santé déclinante de Paulette ne laisse pas le choix et dès l'entreprise reconstruite elle demandera à son fils (Philippe) de venir la seconder et il redémarrera la fabrication dès Noël 1962.

Dès 1967 la remise du ruban bleu , équivalent d'une médaille d'or, au salon international de la confiserie chocolaterie « Intersuc » à Paris vaudra aux heureux bénéficiaires d'être félicité par le maire de la ville mais surtout d'être mis en valeur par la presse locale avec pour conséquence une fréquentation de clientèle accrue et une image de marque renforcée.Ils renouvelleront cet exploit en 1969 et bien sûr renforceront encore leur notoriété. Parallèlement et grâce au développement des moyens de l'entreprise ,ils entreprendront des travaux d'embellissement du magasin.

Au titre de la profession c'est lui qui sera au sein du bureau de son syndicat professionnel chargé de la mise en place du CAP de chocolatier confiseur en 1970 puis d'un brevet de technicien des métiers (BTM) ; enfin durant près de 40 ans il sera président de jury d'examen pour l'école de chocolaterie du Mans.

Il cessera ses activités progressivement à compter de l'an 2000 à la suite de sérieux problèmes de santé qui le contraindront à une semi retraite . Son épouse continuera avec le personnel en place jusqu'en 2007, date de cession de l'entreprise caennaise après 45 ans de bons et loyaux service.

 

 La suite de l'histoire, Brigitte l’écrit en étant installer à Troyes ... 

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